Le 29 juin à Lentillères, Léna vous raconte
En service civique au PNR des Monts d’Ardèche, j’assure le suivi des classes du territoire qui bénéficient du soutien d’un éducateur à l’environnement membre du Collectif Pétale 07 afin d’ancrer et de renforcer la pratique de l’école dehors. Le Parc a ici un rôle de médiateur et finance la prestation des éducateurs.
Aujourd’hui, je suis avec Karine PLANCKEEL et sa classe de maternelles. Nous partons vers 9h15 en direction du coin nature. Sur le chemin, les élèves se retournent, repèrent l’école dans le village et apprécient la distance qui les en sépare. Ils apprennent donc à se repérer dans l’espace et à évaluer les distances, ce qui est bien pour des petits de 4 ans !
L’arrivée dans le coin nature
Depuis que Karine a participé au rendez-vous des 4 saisons à Berrias en avril 2023, elle a instauré le « temps pour soi » en début de séance. Les enfants restent 15 mn seuls avec eux-mêmes. Certains tapent avec une branche sur un arbre, écaillent des pommes de pin, font des constructions, rêvassent, trifouillent le sol… On n’entend plus que le chant des oiseaux, et le bruits des matériaux que manipulent les enfants. Ce temps doit permettre aux jeunes de se recentrer sur eux, et d’être plus attentifs par la suite.
Au tout début, Karine a commencé par des temps pour soi de 5 mn avant d’augmenter progressivement la durée. Aujourd’hui, les enfants supportent très bien 15 mn de « solitude » et certains se plaignent même que cela n’est pas assez !
Une brève écoute des sons de la nature tous ensemble vient compléter ce temps de calme.
Les activités
Nous démarrons par la lecture du livre « La chenille qui fait des trous » d’Eric Carle. Les enfants travaillent sur cette histoire depuis quelques temps et Karine s’appuie dessus pour orienter ses activités.
Les enfants se séparent en trois groupes.
Certains vont jouer aux petits détectives de la nature et trouver des feuilles avec des trous.
D’autres essayent de reproduire les formes géométriques avec leur corps.
Et enfin le troisième groupe a pour objectif de dessiner le meilleur souvenir qu’il a de l’école dehors.
Les trois groupes tournent sur chacun des ateliers puis une récréation bien méritée est prise avant de retourner vers l’école.
Ce qu’en disent les grands
Nathalie, qui accompagne les sorties école dehors depuis le début, soutient la qualité et l’intérêt de cette pratique éducative. Pour elle, les enfants travaillent aussi bien dehors que dedans, mais différemment. Par ailleurs, les enfants se sentent « élèves » même étant à l’extérieur de la classe, c’est à dire qu’ils ont compris que ce temps est dédié à l’apprentissage et qu’ils doivent faire les exercices qui leur sont demandés.
Grâce à Ghislaine MORAND, Karine a pris confiance en elle et arrive de mieux en mieux à créer des activités qui n’utilisent pas le papier et les crayons. La conception de fiches d’activités plastifiées, de petits jeux… demandent de la créativité et du travail pour l’enseignante mais diversifie ses façons d’enseigner.
Pour Karine, l’école dehors a favorisé une meilleure cohésion entre tous les niveaux de sa classe, et ce même de retour à l’école. Elle arrive également mieux à faire référence à ce qui a été vu dehors lorsqu’elle est dedans et inversement, ce qui permet de concrétiser les enseignements qui sont (ou vont) devenir une expérience vécue par les enfants.
L’année prochaine, Karine aimerait aménager le coin nature de façon plus poussée. Ghislaine sera là pour l’aider jusqu’en décembre, et après, Karine avancera en tout autonomie pour poursuivre la pratique de l’école dehors.