Perché au-dessus des vallées de la Borne et de la Thines à 1000 mètres d’altitude, le plateau de Montselgues offre des paysages somptueux où fleurissent narcisses, genêts et bruyères. Sur ce plateau l’horizon est vaste par temps dégagé on découvre le Vercors et les Alpes.

L’altitude élevée du plateau, supérieure à 1000 mètres, et la présence de sources pauvres en éléments nutritifs a permis l’installation d’une flore de milieux humides tourbeux au sein d’une lande montagnarde. Des habitats rares à l’échelle européenne, plusieurs espèces animales comme l’Azurée des mouillères ou le lézard vivipare et végétales comme la droséra ou le lycopode inondé rares et protégées font de ce site une zone d’exception. Les tourbières de Montselgues sont très liées aux activités humaines qui ont favorisé ces milieux humides en créant des bassins piscicoles ou des abreuvoirs pour les troupeaux. Aujourd’hui le drainage qui a été effectué pour planter des résineux et la colonisation des espaces tourbeux par ces mêmes résineux mais en péril le bon état de cette zone humide. Ainsi, dans le cadre d’un projet LIFE un important travail de réouverture et création de seuil a été mené. Parallèlement à cela, une convention de pâturage a été établit avec un éleveur pour maintenir le milieu ouvert.

L’ensemble des tourbières présentes sur le plateau de Montselgues sont aujourd’hui isolées par des plantations de résineux qui n’existait pas autrefois. Dès lors, les échanges entre espèces sont plus difficiles ce qui pourrait mettre en péril le bon état de conservation de ces populations d’espèces remarquables. Ainsi, sur le site naturel a été créé des corridors écologiques pour essayer de reconnecter ces tourbières entre elle et favoriser les échanges d’individus.

Ce plateau granitique de Montselgues est entaillé par le ruisseau du Petit-Paris. Les milieux dominants sont les landes à Genêt purgatif et à callune mêlées à des pelouses à nard raide. L’avifaune est caractéristique avec le Bruant fou, le bruant ortlan et dans les secteurs les plus ouverts l’Alouette lulu. C’est une zone de chasse privilégiée des rapaces diurnes : Circaète Jean-le-Blanc, Busard cendré… Beaucoup de ces landes sont pâturées par des ovins. On trouve également des zones rocheuses de divers types : chaos en « boules » localement, et surtout parois rocheuses en bordure Est du plateau. Les plus hautes constituent des milieux favorables au Faucon pèlerin et à l’Aigle royal. Le Monticole des roches peut se contenter de rochers de petite dimension. Les cours d’eau locaux sont favorables à la loutre et au castor. On note également la présence de prairies dont certaines sont humides ; toutes ces prairies sont fauchées. L’agriculture joue un rôle essentiel sur le maintien dans un bon état de conversation des habitats comme la lande, les prairies, les nardaies et permet de maintenir une diversité paysagère.

Ce site conserve globalement un degré de naturalité élevé, englobant des zones humides d’intérêt biologique majeur ainsi que des serres cévenoles abritant des milieux naturels contrastés.

Il appartient géologiquement à la Cévenne granitique et schisteuse, domaine de la châtaigneraie, et s’échelonne entre 160m d’altitude et 1100m. Ce large gradient se reflète dans la végétation, qui s’étage depuis le maquis méditerranéen jusqu’au tourbière et prairies.

C’est un site qui souligne particulièrement les fonctionnalités naturelles liées :

– à la préservation des populations animales ou végétales, en tant que zone de passages et d’échanges entre les Cévennes et le piémont méditerranéen, zone d’alimentation ou de reproduction, entre autres pour l’avifaune dont de nombreux rapaces ou passereaux montagnards et inféodés aux landes, les mammifères, reptiles et batraciens ;

– au régime hydraulique en ce qui concerne les zones humides, dont les tourbières.

L’ensemble présente par ailleurs un évident intérêt paysager.

En chiffre :

  • Surface du site Natura 2000 : 4 003 ha
  • Surface du site en Espace Naturel Sensible : 5 553 ha
  • Espèces d’intérêt communautaire : 17
  • Habitats d’intérêt communautaire : 16 (dont 3 prioritaires)
  • Communes concernées : Montselgues, Malarce sur la Thine, Sainte Marguerite Lafigère, Sablières

Carte du site Natura 2000 et ENS

Les comptes-rendus, bilans et présentations du Comité de pilotage (COPIL)

Rapport d’activités 2023 :

Rapport d’activités 2022 :

Document de communication sur les rapaces :

En savoir plus

Structure animatrice : Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche

Animateur : Anaïs LAURIOUX

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