Les chaos de Montselgues sont des chaos granitiques (paysage de blocs rocheux), localisés au nord-est de la commune de Montselgues, aux lieux-dits du Serre de la Dame, Genest, Les Rancs et Le Petit-Paris.
Ils se sont formés par l’action combinée de deux phénomènes : tout d’abord, la fracturation du socle lors de mouvements tectoniques, puis, une altération de la roche par infiltration de l’eau dans les réseaux de fissures et dans les clivages des minéraux (feldspaths et micas) ce qui entraîne la rupture des liaisons dans les minéraux et entre les blocs provoquant une fragilisation de l’ensemble. Les roches se transforment alors en sable (arène) qui entoure les parties non altérées subsistant sous forme de boules.
Ces chaos constituent une partie du plateau de Montselgues qui correspond à une pénéplaine (plaine formée par l’érosion) antérieure au Trias (environ -250 millions d’années). Ce plateau s’étale sur un axe nord-sud, bordé à l’ouest par la Borne et à l’est par le ruisseau de la Thines. Sa base est composée de granites (les mêmes que ceux qui forment les chaos) formés à l’ère primaire (aux environs de – 300Ma). Après une période d’érosion intense qui a aplani les reliefs à la fin de l’ère primaire, des grès se déposent au début de l’ère secondaire durant le Trias, en régime essentiellement continental (fluviatile et deltaïque). Ces grès constituent des couches d’une dizaine de mètres d’épaisseur, légèrement inclinée vers le sud et l’ouest. Il s’agit en majeure partie de grès.
Mais il est également possible d’observer par endroits, quelques rides de courant fossiles qui témoignent d’ancienne plage.
La superposition des roches (grès sur socle) est propice à la formation de sources et de tourbières. En effet, au niveau du point de contact entre le socle et les grès (à environ 950 mètres d’altitude) les eaux d’infiltrations sont stoppées à cause de la perméabilité plus faible des granites, alors que la porosité des grès favorise un stockage des eaux de pluie correspondant parfois aux réserves de plusieurs années. Des sources qui alimentent les tourbières se forment alors au niveau du point de contact entre le socle et les grès.